Cet article présente l’analyse de la résistance des travailleurs migrants des zones rurales de la région nord-est qui font la récolte de la canne à sucre pour les usines productrices de sucre et d’alcool de l’État de Sao Paulo. Nous avons privilégié l’analyse de quelques mouvements “spontanés” organisés par les coupeurs de canne à sucre, désignés comme “arrêts” ou “grèves”, qui ont eu lieu de 2007 à 2012. Notre propos est de comprendre ces mouvements, à savoir, comment ils commencent, s’il existe des leaders, quelles sont les stratégies utilisées pour mobiliser les travailleurs, quels sont les autres acteurs sociaux qui y participent: les syndicats, ceux qui vont à la recherche de ces travailleurs pour l’embauche, la pastorale des migrants. L’article se base sur les cahiers des charges, sur les interviews semi-structurées faites avec les travailleurs et les syndicalistes, des articles de journaux et des documents audiovisuels. Ces actions de résistance ont eu lieu au cours d’une période de transformations des rapports de travail marqués par un contexte de constante mécanisation de la coupe de la canne à sucre et par un contrôle des conditions de travail plus accru promu par le Ministère du Travail et de l’Emploi ainsi que par les Prud’hommes.
Travailleurs migrants; Résistance publi-que; Grèves; Agribusiness
