Résumé
Jacques Derrida, en décrivant les passions qu’éprouve la littérature, déclare: « Il n’y a pas d’essence ni de substance de la littérature: la littérature n’est pas, elle n'existe pas, elle ne se maintient pas à demeure dans l’identité d’une nature ». Ayant lu des extraits de l’œuvre d’Hélène Cixous, je mettrai donc cette proposition à l’épreuve afin de réfléchir si, l’insistance sur le « moi », sans lui donner une identité, le détrône de ses attributs, l’assimilant, tout comme les œuvres elles-mêmes, à un « objet littéraire non identifié ». Comme si « le langage était entendu pour la première fois », aussi bien le « moi » que l’écriture sont figurés par le chevauchement et l’effacement de traits historiques et autobiographiques qui fondent un lieu de terreur et, en même temps, de résurrection, ce que l’on pourrait appeler de passage à la littérature. Et ce lien entre le langage entendu pour la première fois, événement et réalité psychique, ne serait-il pas ce que Derrida qualifia de « hyperréalisme fictionnel »
Mots-clés:
Hélène Cixous; Jacques Derrida; discours autobiographique; discours fictionnel