De nombreuses analyses soulignent que le comportement de Trump sur la scène mondiale – intimidation et extorsion rappelant davantage un mafieux qu’un homme d’État – est un défaut de caractère personnel. Si ce comportement était choquant par son manque de politesse, Trump marque l’aboutissement d’une tendance de plusieurs décennies qui a transformé la politique étrangère américaine, passant d’un régime de “protection légitime” au milieu du XXe siècle à un “racket de protection extorqué” au début du XXIe siècle. Si les tempéraments des présidents successifs ont été important, les problèmes auxquels sont confrontés les États-Unis et leur rôle international ne sont pas imputables à des personnalités, mais sont fondamentalement structurels, découlant pour la plupart des contradictions de leurs tentatives de s’accrocher à leur prééminence face aux transformations de la répartition mondiale du pouvoir. L’incapacité des gouvernements nord-américains successifs – y compris Trump et Biden – à rompre avec la mentalité de primauté des États-Unis a abouti à une situation de “domination sans hégémonie” dans laquelle ils jouent un rôle de plus en plus dysfonctionnel. Cette dynamique a plongé le monde dans une période de chaos systémique analogue à celle de la première moitié du XXe siècle.
Trump; Biden; Hégémonie; La guerre; La Politique Etrangère Américaine; Crise