Cet article examine l'émergence d'un nouveau programme de développement au Brésil dans l'optique du travail et de ses conflits. L'accent est mis sur les émeutes et les grèves des ouvriers qui travaillent dans la construction de deux des principales entreprises du Complexe Industriel Portuaire de Suape, la Raffinerie Abreu et Lima et l'entreprise pétrochimique Suape, au cours des années 2011 et 2012. Cette approche se veut d'analyser les processus déclenchés par les conflits, les médiations et les négociations et ce qui a été remis en question, en parallèle aux demandes des travailleurs ainsi que les discours et les pratiques des gouvernements, des entreprises et des syndicats. Nous nous demandons si ces mobilisations ont permis, au-delà des gains immédiats obtenus par les travailleurs, que ceux-ci soient reconnus comme les porteurs légitimes des revendications sociales. Et dans quelle mesure de telles revendications ne sont pas seulement l'objet d'une dénonciation publique mais représentent aussi une manière de remettre en cause les termes du nouveau discours sur le développement.
Développement; Travail; Syndicalisme; Construction civile; Suape
