L’objectif de cet article est d’analyser la position du mouvement syndical mozambicain face aux privatisations qui ont eu lieu dans ce pays d’Afrique australe dans les années 1990. On approfondit un argument fortement soutenu dans l’histoire, celui de comprendre combien le mouvement syndical a été incapable de s’opposer de manière efficace à ce processus. Pour ce faire, il faut tenir compte de son parcours au Mozambique depuis ses origines, après la deuxième guerre mondiale, et de celui du pays, en particulier après l’indépendance, marqué par la guerre civile et la défaite du projet révolutionnaire. Les données proviennent d’interviews approfondies auprès de dirigeants syndicaux et de responsables politiques ainsi que d’un relevé de documents d’archives mozambicaines. La principale conclusion à laquelle nous arrivons est que l’échec du mouvement syndical, dans sa lutte contre la privatisation, est dû à la conjonction de causes diverses, notamment de celles liées à son manque d’autonomie par rapport au Frelimo, “le parti de l’Etat”.
Mouvement Syndical; Privatisations; État; Politique; Libéralisation