RÉSUMÉ
L’article poursuit deux objectifs interdépendants: 1) contribuer à l’interprétation des déclarations de Machiavel sur le rôle des inégalités dans la corruption des républiques; 2) montrer que les résultats de cet effort d’interprétation contiennent des leçons potentiellement utiles pour réorienter et faire avancer le programme de recherche du républicanisme contemporain. Elle part de l’hypothèse que les principaux représentants du néo-républicanisme, dans leurs lectures de Machiavel, tendent à sous-estimer l’importance de la dimension socio-économique de l’égalité qui sous-tend le bon ordre républicain. La conséquence de cette élision de la dimension matérielle de l’égalité est une conceptualisation limitée du type d’inégalité qui, selon le penseur florentin, favorise la corruption des républiques. L’argument est développé à travers la reconstruction et l’analyse de la vision de Machiavel sur le rôle de l’inégalité matérielle dans la corruption de la république romaine, exposée dans les Discorsi, et de sa ville natale, enregistrée dans l’Histoire de Florence.
Machiavel; néo-publicisme; inégalité socio-économique; corruption