RÉSUMÉ
Plusieurs auteurs ont favorisé un renouvellement de la théorie marxiste de l‘expansion capitaliste en reprenant la notion de répétition de l‘accumulation primitive du capital. On a l‘idée que le développement du capitalisme doit toujours recourir à un «extérieur» non capitaliste, c‘est-à-dire qu‘il doit étendre le processus d‘accumulation à des espaces non encore intégrés dans les chaînes de production de valeur. Pour cela, il utilise des violences non économiques explicites, telles que la politique coloniale ou impériale, la spoliation, les lois assoiffées de sang, etc. Dans le présent article, nous étudions les différentes dimensions de ce processus à la lumière de l‘histoire de la région portuaire de Rio de Janeiro. D‘un point de vue théorique, cela permet de repenser les catégories de débat citées à partir du concept d‘accumulation entrelacée, forgé dans l‘article. D‘un point de vue empirique, nous soutenons que la région portuaire de Rio de Janeiro représente une sorte d‘espace de synthèse, au sein duquel les différentes étapes historiques de l‘accumulation capitaliste se matérialisent sous la forme d‘un mouvement d‘incorporation et de découplage de cette région dans les processus de transformation de l‘espace socialement construit en marchandise.
accumulation primitive; expansion du capitalisme; port de Rio de Janeiro; l‘esclavage