RÉSUMÉ
Dans cet article, je propose un déplacement du concept de Carl Schmitt de l’image métaphysique d’une époque spécifique et de la manière dont elle forge une construction particulière de la planète, qui révèle des traces architectoniques d’un cadrage normatif qui autorise et légitime une manière spécifique de concevoir la forme appropriée de l’organisation politique du monde. Inspiré par le travail de Jacques Derrida, je déplace le dualisme traditionnel ami / ennemi de Schmitt vers la mer et la position limite conceptuelle (post)structurelle du pirate. Adoptant une stratégie derridienne déconstructionniste, je remets en question la façon dont Schmitt (s’)autorise conceptuellement son ordre(nement) conceptuel, identifiant certains espaces, actions et catégories de sujets comme non politiques. Négativement, je soutiens, ces constructions non politiques, ces étrangers constitutifs, autorisent conceptuellement la ligne qui permet les conditions de conceptualisation et d’identification du politique. En lisant Schmitt de la mer, j’invite le lecteur à repenser les limites de notre imagination politique cartographique, les limites de notre langage conceptuel normatif et les façons dont la légitimation de formes de violence exceptionnelles peut être articulée, autorisée et légitimée conceptuellement.
Carl Schimitt; Jacques Derrida; pirate; étrangers constituifs; la politique