Cet article se met à entreprendre une recherche épistémologique et logique sur le langage, affiliée à l'analyse du discours de Pêcheux, cherchant à vérifier quelles sont les conditions logiques pour l'existence du langage. Pour accomplir telle tâche, il faut aller jusqu'à la frontière du langage, ici traitée comme le silence. On argumente que le silence et aussi l'interdit se constituent comme des conditions structurantes et constitutives pour l'existence du langage. Notre thèse centrale est celle que, pour qu'on puisse dire quelque chose, il faut que d'autres dires possibles se fassent taire, autant dans un sens structural, quant en ce qui concerne des silences locaux (censure). Dans ces termes, on considère le silence comme cause nécessaire, mais pas suffisante, du dire. Ce déplacement arrive à travers l'ajout de l'opérateur de l'interdit à la refléxion. La vérification des conditions de l'existence du langage requiert une investigation qui amène la question au-delà des remplissages imaginaires du discours, du langage et du dire, raison qui a motivé le choix du chemin de la logique, et non un chemin historique, quoique la question de l'histoire soit fondamentale pour la compréhension des discours.
Langage; discours; interdit; silence; modalité