Résumé :
Au cours des dernières décennies, un débat a émergé sur le faible progrès dans la recherche sur la manie en psychanalyse. Cet article examine deux hypothèses qui privilégient la nosographie comme facteur explicatif élémentaire de cette lacune : la première concerne l’acceptation générale de la catégorie de psychose maniaco-dépressive, tandis que la seconde se réfère à l’adoption indistincte de catégories divergentes par les psychanalystes. Contrairement à ces interprétations, mais toujours dans le même cadre de référence, nous soutenons que le facteur le plus décisif de cette stagnation réside dans les conceptions de l’évolution de la manie incorporées par la psychanalyse. Si, d’une part, le sens la défense attribué à la position invariablement secondaire de la manie en circulation avec la mélancolie a contribué à la délimitation métapsychologique du tableau clinique, d’autre part, il a conduit à un rétrécissement exagéré de sa psychopathologie et à une réduction correspondante de la recherche.
Mots-clés :
manie; psychanalyse; psychopathologie; nosographie