Résumé
Cet article vise à présenter les théories des féministes françaises des années 1970, notamment en ce qui concerne l’utilisation et l’interprétation de la psychanalyse lacanienne, ainsi que ce que nous considérons comme la position épistémologique adoptée par Lacan en ce moment. Fortement marquées par Derrida et le post-structuralisme, Irigaray et Cixous posent leurs critiques de l’arsenal théorique psychanalytique supposée correspondant au modèle patriarcal, tout en concevant une sorte d’écriture subversive avec des aspirations politiques. Aussi à cet effet, Montrelay et Kristeva ont l’intention d’offrir un soutien théorique cohérent à ce mouvement. Wittig, marqué par le marxisme, lit les concepts lacaniens tels que déterminés par la mentalité hétérosexuelle en tant que régime politique. Nous soutenons que Lacan, attentif à l’enthousiasme féministe de cette période, choisit de développer sa théorie de la sexuation et se consacre à la formalisation de l’aphorisme “Il n’y a pas de rapport sexuel”.
Mots-clés :
féminisme français; psychanalyse lacanienne; différence des sexes; non rapport