Cet article veut explorer la compréhension éthique-esthétique du phénomène pervers dans le travaille d’Herbert Marcuse, Eros et civilisation. Dans le enregistrement éthique, nous essayons de souligner le caractère moral nécessaire à la catégorie de perversion et de montrer son lien avec la normalisation de l’expérience sexuelle et le contrôle des corps dans le cadre de la lecture du biopouvoir chez Foucault. Dans l´enregistrement esthétique, on essaye de démontrer comment Marcuse, par la voie de la reconfiguration de la relation entre Eros et Logos, propose que la perversion sexuelle implique la contestation de l’ordre établi et la production de nouvelles formes de relations avec soi même et avec les autres, contrairement à la réglementation instrumentale de l’érotisme. Enfin, on indique comment le champ des possibilités théoriques et politiques ouvert par Marcuse dans le domaine de la transgression indique la nécessité d’une reprise critique de la catégorie de perversion.
Marcuse (Herbert); Psychanalyse; Perversion; Transgression