Les recherches sur la race au Brésil considèrent, depuis longtemps, que les catégories raciales reposent sur des distinctions de couleur de peau selon un continuum noir-blanc. Néanmoins, des données quantitatives sur l’inégalité sociale reposent essentiellement sur la dichotomie entre le blanc et le non-blanc (mulâtre et noir) ou sur la catégorisation en trio (blanc, mulâtre et noir). Cette façon d’utiliser la variable a contribué à démontrer les niveaux élevés d’inégalité raciale. Cette conclusion est, par contre, souvent mise en doute en raison d’un autre aspect : la grande ambiguïté dans la classification raciale et la possibilité de « blanchiment » grâce à l’argent ou à l’ascension sociale. Cette dernière caractéristique s’avérant vraie, il est difficile de mesurer l’inégalité sociale de façon fiable. J’affronte ce problème en mesurant le « continuum des couleurs de peau » par la combinaison des réponses à une question ouverte (de libre choix pour les répondants) et à une question fermée (avec des catégories employées lors de recensements) sur la couleur de peau. J’ai mis en œuvre des simulations hypothétiques contrefactuelles pour évaluer les effets possibles du « blanchiment grâce à l’argent » en termes de réussites éducatives, occupationnelles et économiques.
Mobilité sociale; Relations raciales; Classification raciale; Inégalité d’opportunités; Stratification sociale