Résumé
Cet article se propose d'interroger l'introduction du problème de la population chez Foucault à la mesure que celle-ci met en jeu les analyses précédentes qui considéraient les notions de plèbe et de classe comme un collectif destinataire de techniques de pouvoir et de savoir. Au début des années 1970, les analyses de Foucault sur la notion de pouvoir considéraient une multitude d'hommes en tant que plèbe et classe. À partir du développement des notions de gouvernementalité et de biopolitique, cette multiplicité d'hommes ne commence à être analysée qu'à partir de la notion de population dans une tentative de Foucault de se débarrasser de la notion de classe. Nous essayons, donc, de montrer que le passage de la notion de classe à la notion de population transforme la manière dont ce sujet collectif était jusqu'alors abordé, ce qui n'est pas sans produire des effets critiques sur les analyses précédentes sur le dispositif de sexualité et le pouvoir disciplinaire où la notion de classe jouait un rôle déterminant.
Mots-clé :
Population; Classe; Gouvernementalité; Foucault