Les deux derniers siècles ont été marqués par l'utilitarisme tendant à absolutiser économie de marché et société de capitaux. Cette naturalisation inhérente à la modernité, et périodiquement réactualisée, qui soustrait l'économie au débat a cantonné la dynamique démocratique. Ce sont ces rapports entre démocratie et économie que la première partie de ce texte cherche à mettre en perspective pour aborder les difficultés du présent, avec l'idée directrice que l'action publique s'est progressivement inscrite dans la dépendance à la conception dominante de l'économie. La seconde partie de ce texte met en évidence que la démocratisation réciproque de la société civile et des politiques publiques est congruente avec une économie fondée sur la pluralité des principes économiques et des formes de propriété. A l'orée du XXIème siècle, il apparaît clairement que la démocratie ne saurait subsister dans une société de marché. Notre devenir est lié à la possibilité d'une économie plurielle avec marché, c'est-à-dire à la capacité de ne plus soustraire les choix économiques à la délibération citoyenne.
économie; socio-économie; solidarieté; democratie