Cet article vise à amorcer la réflexion sur la fonction du transfert en tant qu’opérateur incontournable de l’appréhension et de la compréhension de la maladie, au sens le plus étendu, et de la psychopathologie en particulier. Beaucoup plus qu’un “dispositif” de la technique psychanalytique, le transfert se constitue comme un véritable paradigme de l’expérience révélatrice de l’intrication inévitable de la souffrance de deux êtres en relation. C’est l’élaboration de cette expérience qui permet la constitution de la connaissance psychopathologique.
Il s’agit ici de souligner comment, avant même la formulation de ce concept, la sensibilité de Freud à son expérience transférentielle, par rapport à ses objets d’étude et à ses rapports personnels et professionnels, est devenue un vecteur déterminant de son parcours de la neurologie vers la psychanalyse. Cette dimension est bien peu prise en compte dans l’histoire de la psychanalyse aussi bien que dans celle du concept de transfert. L’élaboration de cette expérience a été un opérateur fondamental qui a permis à Freud d’effectuer les théorisations et transformations qui ont instrumenté son passage de la recherche neuro-physiologige et de la clinique médicale classique vers le développement de la psychanalyse, en tant que méthode thérapeutique et corpus théorique.
Transfert; technique psychanalytique; histoire de la psychanalyse; hypnose