Ce travail discute de la relation existante entre les républicains et l'idée de l'abolition de l'esclavage. Les républicains ne formaient pas un bloc unique ; des républicains comme Luís Gama et Silva Jardim, par exemple, ne séparaient pas la lutte pour la République et la lutte pour l'Abolition, contrairement aux républicains propriétaires des terres qui, même s'ils ne se battaient pas contre l'Abolition directement, ne s'intéressaient pas à mener à bien l'Abolition. Il ne restait aux républicains plus « radicaux », qui cherchaient à associer les deux luttes, que la rupture avec le mouvement républicain officiel - ce sont les cas de Patrocínio et de Gama - ou bien l'acquiescement face aux républicains seigneurs de terres et d'esclaves - c'est le cas de Silva Jardim. Les dissonances au sein du mouvement républicain plus radical ont contribué à conforter un groupe républicain plus «modéré», voire «conservateur», qui est devenu la face dominante du républicanisme brésilien. Selon notre hypothèse centrale, la configuration la République au Brésil est fondamentalement due au traitement mis en oeuvre au sujet de l'Abolition. Notre hypothèse centrale prône que le traitement conféré au thème de l'Abolition fut essentiel pour la configuration que la République eut au Brésil.
esclavage; abolitionnisme; républicanisme