Depuis les années 80, l'Amérique du Sud subit de profonds changements politiques et économiques qui l'ont rendue plus démocratique et libérale. Néanmoins, les processus de démocratisation politique et libéralisation économique n'étaient pas convergents dans la région. Au contraire, ces deux processus structuraux s'avéraient incompatibles. Suite à l'agenda politique néo-libéral, jouissant d'une hégémonie dans les années 90, au tournant du siècle, sont nés de nouveaux leaders et gouvernements à tendance nationaliste et à gauche de la politique, qui révélaient un mouvement plus hétérogène par rapport aux années 80. L'article décrit et explique brièvement ces mouvements et contre-mouvements sud-américains, appuyé sur l'idée que l'arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants signifie tout simplement la tendance des sociétés à réagir à travers le bulletin électoral à cette contradiction de l'époque. L'article propose un débat rapide sur l'ascension et la déchéance du néo-libéralisme dans la région, les limites du nationalisme naissant et les effets populistes de l'institutionalisme périphérique. L'article suggère à la fin que la division analytique conventionnelle du domaine entre institutionalisme et populisme, ou bien entre néo-libéralisme et modèles nationalistes anachroniques, n'est pas capable de faire avancer davantage non seulement le débat mais aussi les démocraties en vigueur. En réalité, les contradictions vécues au cours des derniers temps redéfinissent la politique en Amérique du Sud vers un nouveau siècle, d'une façon inédite et dont le résultat est imprévisible.
politique sud-américaine; changement politique; démocratie en Amérique Latine; néo-libéralisme; populisme; nationalisme; institutionalisme
