Un élément essentiel des démocraties électorales est l'accountability, qui permettrait le lien entre les représentants et les représentés. Mais les espoirs mis dans l'accountability n'ont que de faibles résonances dans la pratique politique. La capacité des constituants à superviser leurs représentants est médiocre, à cause des facteurs tels que la complexité des questions publiques, l'inexistence de qualification politique et le contrôle sur l'actualité politique. Face à cette situation, des propositions de transformation radicale des mécanismes de représentation naissent. Elles renouent avec l'idée de « représentation descritive » et rendent plus fragile encore l'accountability, voire la suppriment. C'est notamment le cas de la représentation de groupes et du remplacement des élections par des tirages au sort. Bien que ces propositions se passent des instruments formels de responsabilité des gouvernants à l'égard des gouvernés, elles généreraient un corps de représentation assez semblable à l'ensemble de la population et elles permettraient davantage l'alternance des fonctions de pouvoir. Cet article examine les propositions de représentation descritive sous l'angle de la relation entre représentants et représentés. Bien que ces propositions ne soient pas très solides et s'avèrent irréalisables, elles renferment des critiques importantes méritant d'être prises en compte, en ce qui concerne le fonctionnement de la représentation électorale et, en particulier, l'accountability.
représentation politique; démocratie; accountability